Délainage (et tonte)

Le Soay est connu pour sa capacité de délainage naturel, caractéristique séduisante pour l'éleveur amateur, pour qui la tonte est souvent techniquement hors de portée. Il convient tout de même de préciser que le délainage naturel n'est pas une vérité absolue, il est possible que certaines de vos brebis ne délainent pas, ou délainent difficilement.

Il semblerait que la mue naturelle soit contrôlée par voie hormonale. Les béliers n'ont jamais de problème pour délainer, et c'est d'ailleurs les premiers à le faire. L'agnelle qui n'a jamais été saillie ne rencontre également pas de problème pour délainer en temps et en heure. Pour les autres brebis, la situation peut être plus aléatoire. Les brebis ayant agnelé et qui ne sont plus saillies par la suite muent très mal ou pas du tout. Les brebis saillies délainent mieux, mais cette capacité décroît de toute façon avec l'age. Il apparaît également qu'une brebis bien alimentée durant l'hiver a davantage de difficultés à perdre sa laine au printemps. Il peut donc être nécessaire de tondre les brebis les plus récalcitrantes avant l'été, du moins dans les régions où la période estivale présente des risques caniculaires.

Pourquoi tondre?

La tonte du mouton est un acte qui n'a rien de naturel, mais qui est devenu une quasi obligation pour la plupart des races ovines. Le Soay est une des rares exceptions, mais il peut néanmoins être bénéfique de le tondre dans certains cas, et ce pour plusieurs raisons. Esthétique d'une part, puisque le Soay qui mue naturellement ne le fait pas d'un coup d'un seul, mais plutôt "lambeau par lambeau", ce qui donne temporairement aux moutons un aspect quelque peu délaissé, pour ne pas dire miteux, ce qui n'est pas forcement apprécié par tout le monde. Ensuite, par hygiène: une toison épaisse est un milieu favorable aux ectoparasites (tiques, myases...). Enfin, simplement pour éviter que la brebis n'ait trop chaud. Au printemps, lorsque le soleil commence à se faire sentir, les brebis deviennent gênées par leurs toisons hivernales, et tentent de s'en débarrasser en se frottant aux clôtures, arbres, meubles de jardin etc. Pour celles qui délainent spontanément, pas de problème, mais celles qui n'arrivent plus à perdre leur laine naturellement vont se fatiguer ainsi jusqu'à l'automne. Sur leur île natale, ce n'était pas nécessairement un souci, dans la mesure où les étés y sont très modérés, mais ce n'est pas toujours le cas sur le continent.