Alimentation

Le Soay, ayant vécu pendant des millénaires sur une île recluse, balayée par les vents du Nord et à la végétation spartiate, a dû développer une sobriété exemplaire et un taux de conversion en énergie optimal. En conséquence, il se contente de peu et n'est pas exigeant sur l'alimentation qu'il trouve.

Malgré cette prédisposition innée du Soay, nous ne saurions que recommander un certain niveau d'attention à la pâture que vous lui soumettrez.

Une diète diversifiée

Le Soay régule son alimentation en grignotant alternativement plantes herbacées, ligneuses (ronces, lierres, jeunes pousses d'arbres...) et feuilles. Il est donc préférable de lui proposer une pâture mixte (prairie), plutôt qu'un jardin avec gazon monoculture. Ayant à disposition divers aliments, le Soay saura se composer un menu optimal pour répondre à ses besoins du moments.

Point d'eau permanent

Outre l'alimentation solide, il est impératif d'assurer au Soay de l'eau claire à volonté, et ce en permanence. Le Soay, comme tous les ruminants, a d'importants besoins en eau, molécule essentielle à sa digestion.

Herbe tondue

Si vous tondez votre gazon, il pourrait sembler intéressant de jeter l'herbe récoltée aux brebis, afin de faire d'une pierre deux coups. C'est une grave erreur, qui peut être fatale à vos animaux. En effet, l'herbe tondue fermente très rapidement et risque de provoquer une météorisation chez le ruminant, pouvant prestement entraîner sa mort. Il n'est cependant pas impossible de donner votre herbe tondue aux Soays, même si cela n'est pas nécessairement recommandable, mais il est alors impératif de la faire sécher au préalable: il suffit pour cela de la laisser au soleil pendant 2 à 3 jours en fonction de la météo, en prenant soin de la retourner quotidiennement.

Compléments

Bien que le Soay tolère naturellement une diète maigre, il est souhaitable de lui laisser à disposition un peu de foin lors des périodes difficiles (typiquement de début décembre à fin mars) - surtout en cas de neige pendant plusieurs jours, ou simplement s'il est arrivé à bout de votre pâture. Il faut compter environ 200 grammes de foins par jour par animal dans le cadre d'un apport fourrager complémentaire à la pâture hivernale, ou sinon entre 800g et 1 kg par jour par animal s'il n'ont plus accès à la pature.

Additionnellement, en période de disette, nous recommandons un apport en granulés pour moutons/chèvres. Ceci est d'autant plus conseillé pour les brebis gestantes, dont les besoins sont exacerbés. Les céréales ne sont pas l'idéal pour les moutons, car elles contiennent trop de cuivre. Manger trop de céréales peut aussi ballonner vos moutons et causer leur mort. Évitez donc de trop les nourrir au grain.

Un bloc de minéraux ("pierre à lécher") sera également toujours bienvenu, attention cependant à prendre un bloc pour ovins - sans cuivre! Le cuivre est en effet toxique chez l'ovin.

Qu'il s'agisse de fourrage, granulés ou tout autre alimentation complémentaire, veillez à toujours la disposer à un endroit propre, à l'abri de la pluie et dans un récipient ou en hauteur (jamais à même le sol, pour éviter de favoriser le parasitage et la prise d'humidité par le sol).

Friandises

Si vous souhaitez faire plaisir à vos Soays, donnez leur de temps en temps une poignée de grains (maïs, orge...), quelques feuilles de choux ou encore quelques morceaux de pomme.

Le pain est à éviter, même si les brebis en raffolent... Celui-ci contient de l'amidon - une substance toxique pour l'ovin, puisque pouvant mener (à forte dose) à l'acidose, c'est à dire à la baisse du pH ruminal avec production d’acide lactique.