Cette page est une compilation de réponses aux questions qui nous sont posées le plus souvent. Les informations ici présentées ne sont que le reflet de notre propre expérience et de notre point de vue sur l'élevage du mouton de Soay. L'expérience ou l'avis d'autres éleveurs peut être divergeant du notre, nous n'avons aucunnement la prétention de détenir une connaissance universelle sur le sujet.
Réponse: L'ovin est un être grégaire, qui ne supporte pas la solitude. Il conviendra donc de prévoir au moins 2 animaux, bien que 3 seraient largement préférables afin que le cheptel puisse s'organiser une vie sociale approximative. En terme de superficie de terrain, le strict minimum est de l'ordre de 1000 m² par Soay en complémentant leur alimentation avec du foin. Un jardin de 2000 m² permettrait donc, en principe, d'accueillir deux moutons de Soay, mais ce ne sera clairement pas une situation idéale - ni pour vous, ni pour eux. Il serait plus raisonnable d'envisager une installation de moutons de Soay sur une pâture à partir de 3000 m².
Réponse: En ce qui nous concerne, nous limitons la vermifugation de nos Soays au minimum. Notre objectif est de préserver la résistance sanitaire naturelle de la race, or une vermifution systématique des animaux affaiblirait leur résistance innée, tout en favorisant la survie et la reproduction de sujets potentiellement maladifs. Il est extrêmement rare que nous perdions des animaux pour cause de parasitage. Ceci dit, une telle approche ne peut fonctionner que dans un cadre de pâturage extensif (c'est à dire de l'ordre de 5 animaux à l'hectare). Si vos Soays se retrouvent à devoir brouter tout le temps au même endroit, la prolifération de strongles est inévitable et pourrait leur être fatale en l'absence de traitement adapté. En tout les cas il est recommendable d'évaluer périodiquement le niveau de parasitage de votre cheptel par le biais d'analyses coprologiques. Ce type d'analyses est d'un coût très abordable et permet d'identifier sans ambiguité les situations à risque.
Réponse: Le mouton de Soay est un être craintif, prédaté et sans défenses. Il ne s'attaquera pas à d'autres animaux et privilégiera toujours la fuite. Il n'y a donc, de ce point de vue, pas de contre-indication à faire cohabiter un cheptel de Soays avec d'autres animaux, sous réserve bien entendu que ces autres animaux ne soient pas eux-mêmes agressifs envers les nouveaux venus. Certains herbivores pourraient s'avérer peu tolérants envers quelques petits moutons venus d'ailleurs: c'est parfois le cas des chèvres, des ânes, et sans doute de quelques autres espèces. Il est impératif d'être attentif au comportement des animaux les premiers jours après ce genre d'intégration.
Réponse: Au sein de notre élevage, nous n'avons jamais eu recours à cette pratique, que nous considérons être un acte aussi cruel qu'inutile pour pour un animal semi-sauvage. Le Soay n'est pas un animal de compagnie, s'il s'agit donc de trouver un animal qui jouera avec les enfants et qui accourra le matin vous dire bonjour, alors le mouton de Soay n'est clairement pas un bon choix. Castré ou non, bélier ou brebis, le Soay restera méfiant et effarouché. Par ailleurs, la pousse des cornes d'un bélier castré sera très ralentie, ce qui peut être dommage d'un point de vue esthétique dans la mesure où les cornes du bélier Soay deviennent visuellement intéressantes à partir de 2 ans. Avant ce terme, il ressemblera davantage à une chèvre - sans la barbichette et le sale caractère bien entendu. Enfin, les béliers Soay ne sont pas agressifs par nature (sauf cas de maltraitance, ou autre scénario pathologique), les castrer n'apporterait donc à priori rien de bénéfique. Ils se cogneront entre eux de toute façon, cela fait partie de la philosophie ovine (les femelles Soay le font autant, voir plus, que les béliers).
Réponse: Le mouton de Soay est un animal très discret, qui ne génère, en général, aucun problème de voisinage s'il vit dans de bonnes conditions. La seule occasion légitime pendant laquelle il peut devenir bruyant, c'est une période de quelques semaines après les agnelages. Les brebis appellent leurs agneaux régulièrement, ce qui pourrait potentiellement déplaire à quelques voisins peu tolérants. Une brebis qui perds son agneau peut également être bruyante, dans la mesure où elle continuera à l'appeller pendant 1 à 2 jours.
Un cas particulier concerne éventuellement les animaux complémentés avec quelques friandises (maïs, orge, muesli...) - si vous habituez vos animaux à recevoir des gourmandises de façon régulière, ils vous en réclameront quotidiennement en vous appelant.
Réponse: Un terrain qui devient marécageux une partie de l’année n'est pas un problème en soit, à condition que les animaux ne soient pas obligés de patauger dedans. Il faut au minimum qu'ils puissent se retirer vers une zone sèche, et qu'ils disposent d'un apport fourrager durant les périodes difficiles ainsi qu'ils aient accès à un abris couvert et sec.
Réponse: Nous avons également quelques thuyas. Les moutons les goûtent de temps en temps, probablement par hygiène intestinale, mais ne s'en alimentent pas. Le Soay semble savoir ce qui est bon pour lui en fonction des besoins du moment et ce qu'il doit éviter, nous lui faisons confiance sur ce point et n'avons eu à déplorer, à ce jour, aucun incident d'intoxication. S'il s'agit des rosiers, c'est un véritable délice aux yeux du Soay. Les feuilles, mais surtout les fleurs. Si elles sont basses, il est impératif de les protéger, tout comme n'importe quel arbuste ou petit arbre d'ailleurs, au risque de les voir disparaitre en l'espace de quelques jours. Un Soay motivé sait se tenir debout sur ses deux pattes arrières pendant plus d'une dizaine de secondes afin d'atteindre un feuillage qui lui plaît. La scène est quelque peu grotesque à voir, mais la méthode est redoutablement efficace.
Réponse: C'est une question qui nous est posée souvent, pour diverses plantes. Voici les quelques plantes pour lesquelles nous avons des observations:
• Les ronces: le Soay est friand des feuilles de ronces et les élimine sans pitié. Dépourvue de son feuillage, la plante meurt assez rapidement.
• Le lierre: les moutons n'en mangent que de faibles quantités, mais la croissance de la plante étant limitée, il n'en reste plus au bout de quelques mois.
• Le buis: le mouton de Soay ne s'en alimente pas. Nous avons pu observer quelques timides tentatives de grignotages, mais sans effet pour le buisson.
• La renouée du Japon: Nous n'avons aucune expérience avec cette plante. Il semblerait que la chèvre soit efficace, nous ne pouvons que supposer qu'il en serait de même pour le mouton de Soay.
• Les chardons: aucune consommation.
• Les orties: les moutons de Soays ne consomment les orties qu'une fois coupées, ou sinon sur pieds mais seulement en fin de cycle végétatif. L'ortie à néanmoins tendance à reculer devant le mouton, de part la pression que ce dernier exerce sur le biotope environnant.
• Le genêt: toutes les parties vertes jusqu'à 1m sont consommées. Les parties hautes s'affaisseront avec le temps ou seront couchées par les moutons, et disparaitront également.
• L'ajonc: quelques grignotages en fin d'été, mais certainement pas assez pour venir à bout d'une infestation d'ajoncs dans votre prairie.
Réponse: acquérir un couple mâle+femelle est une projection malheureuse sur l'espèce humaine. L'ovin ne vit pas en couple, un bélier nécessite au minimum 3 brebis (voir 4 ou 5 si possible). En deçà, non seulement il fatiguera la ou les brebis en période de lutte, mais aussi et surtout il sera accablant lors des agnelages, au risque de tuer les agneaux nouveaux nés. Il vous faudra également éliminer l'agneau produit chaque année afin d'éviter une consanguinité malsaine. Un agneau seul étant en pratique invendable, la solution passera sans doute par la case charcuterie, sachant que le rendement d'une carcasse d'agneau Soay est tout a fait décevant.
Réponse: Un mouton de Soay en bonne santé peut vivre jusqu'à une quinzaine d'années. Pour convertir l'âge d'un mouton en "années humaines" à titre purement indicatif, vous pouvez utiliser la formule suivante:
ANNÉES_HUMAINES = (AGE_MOUTON * 5) + 12
Quelques exemples: 1 an pour l'ovin = 17 années humaines, 2 ans pour l'ovin = 22 années humaines, 3 ans pour l'ovin = 27 années humaines, etc.